Des îles et des hommes

La Réunion

Au XVIIe siècle, les premiers habitants furent des colons français accompagnés de leurs domestiques malgaches. Au XIXe siècle, des migrants venus de Chine et d’Inde s’établissent dans l’île. Les visages réunionnais d’aujourd’hui, métissés pour la plupart, témoignent de ces différentes vagues de peuplement.

La prospérité de l’île s’est longtemps appuyée sur la culture de la canne à sucre mais d’autres productions se sont aussi développées comme l’ananas, le géranium et la vanille.
La Réunion bénéficie de sites d’une qualité environnementale et paysagère exceptionnelle. Elle possède une faune et une flore très riche, comprenant plusieurs espèces endémiques.
L’émergence récente de l’île et la jeunesse du récif corallien qui borde l’île le rend particulièrement fragile aux agressions naturelles ou humaines. En 2007 la création de la Réserve Naturelle Nationale Marine de la Réunion fut la réponse la plus appropriée à la nécessité de préserver un patrimoine naturel marin extrêmement menacé. Cette réserve permet de concilier les activités humaines et les mesures de protection des récifs.

Mayotte

Le peuplement de Mayotte est attesté depuis le VIIIe siècle. L’homme par ses diverses activités, accentue la dégradation de l’environnement naturel et a un impact sur les communautés biologiques en place. Les effets du défrichement, de la pêche, et des activités touristiques, font partie des principales menaces liées à l’homme s’ils ne sont pas correctement gérés. Lorsqu’un récif meurt c’est une protection des côtes qui disparait mais c’est également tout un écosystème qui est détruit. La population a donc un rôle important à jouer dans la protection des récifs.

A Mayotte le Conservatoire du littoral intervient depuis 1995. Actuellement dans l’archipel 16 sites littoraux sont protégés ; ces sites sont représentatifs de la diversité des paysages et des écosystèmes observables à Mayotte. Sur certains sites le Conservatoire du littoral participe à l’encadrement des activités agricoles pour maîtriser l’érosion des sols et protéger la biodiversité  et engage également des campagnes sensibilisation à l’intention des visiteurs pour faire connaître les enjeux de la préservation du littoral.

L’état des connaissances sur la biodiversité relative à Mayotte est encore faible : il reste beaucoup de domaines et de pratiques à explorer. Le Parc naturel marin de Mayotte créé en 2010 constitue un outil privilégié pour ces recherches et assure la diffusion des informations auprès de la population. Il est pour Mayotte un atout en matière de suivi des écosystèmes marins tropicaux. Issu de la collaboration active entre l’Agence des aires marines protégées, les partenaires du projet, le Conseil général et la Préfecture de Mayotte, le Parc naturel a pour objectif de faire cohabiter les enjeux socio-économiques liés aux activités humaines et d’assurer la préservation des richesses naturelles de l’île. Pour cela différentes actions sont en cours comme pérenniser et valoriser les pratiques vivrières et les savoirs traditionnels tout en protégeant le patrimoine naturel, de la mangrove aux espaces océaniques, notamment par la sensibilisation et la formation des populations locales.

Les bancs coralliens de Zelée et les bancs de Geyser se trouvent au Nord du Canal du Mozambique à environ 60 miles de Mayotte. Placés sous la responsabilité  du préfet des TAAF pour Zélée et du préfet de Mayotte pour Geyser, ces bancs sont susceptibles de devenir des «zones sources» pour d’autres récifs coralliens voisins et des «sentinelles» pour la compréhension de l’incidence du réchauffement climatique sur les récifs de la région. Sur Geyser depuis 2006, environ 355 espèces ont été répertoriées.

Ils représentent des zones où évolue un nombre conséquent d’espèces animales et végétales. Les poissons les mieux représentés sont les carnivores au sens large (76 et 75% des espèces répertoriées en 1996 et 2006) et les herbivores (avec  13% et 14% en 1996 et 2006).Une diminution des stocks de poissons a été observée de 1996 à 2006. (Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer ce phénomène : ravages du cyclone Gafilo en 2004 ou impact de la pêche à la ligne et de la chasse sous-marine). Ces bancs constituent une source potentielle de nourriture pour nourrir les poissons des zones adjacentes ; il est donc nécessaire de les protéger.

A Mayotte 22 espèces de mammifères marins ont été observées dans le lagon et les eaux océaniques adjacentes (18 espèces de dauphins, 3 espèces de baleines à fanons ainsi que le sirénien dugong).

Parmi ces espèces 6 ont été définies comme « prioritaires en termes de gestion », de par leur statut à l’échelle locale, nationale et internationale (le grand dauphin de l’Indo-Pacifique; le dauphin à long bec ; le dauphin tacheté pantropical ; la baleine à bosse et le dugong).

Ces espèces sont menacées par les captures accidentelles, la dégradation des milieux de vie, pollution acoustique et présence humaine (tourisme).

Le grand dauphin de l’indo-Pacifique est essentiellement observable dans le lagon et quelques observations de groupes dans la zone de complexe récifo-lagonaire.

Le dauphin à bosse de l’Indo-Pacifique est essentiellement observable à proximité des récifs coralliens ou des fronts de mangrove.

Le dauphin à long bec (le plus abondant à Mayotte) est localisé sur la frange extérieure du récif barrière,  les franges interne et externe du récif effondré et le complexe récifo-lagonaire.

Le dauphin tacheté occupe les mêmes habitats que le dauphin à long bec.

Le péponocéphale est observable surtout près du lagon et sur la frange extérieure du récif barrière.

Moins fréquents, on note tout de même la présence de spécimens de globicéphales tropicaux, de pseudorques, de grands dauphins pélagiques, de dauphins de Fraser, d’orques, de dauphins de Risso, de cachalots, de cachalots pygmées, de cachalots nains, et de mésoplodons de Blainville.

Au vue de l’importance des richesses naturelles présentes dans les eaux de Mayotte, il est nécessaire de bâtir une orientation de gestion du Parc naturel marin à partir d’enjeux précis, sans que l’existence de celui-ci ne vienne freiner tout autre type de projet de développement de la culture mahoraise.

Les TAAF ont signé en janvier 2009 une convention cadre avec l’Agence Nationale des Aires marines protégées qui a permis la réalisation d’une analyse éco-régionale dans les Iles Eparses. L’île d’Europa et l’archipel des Glorieuses sont apparus comme des zones qu’il convient de protéger en priorité. Le classement de l’espace maritime des Glorieuses en Parc naturel marin a été annoncé le 7 décembre 2009. Contigu au Parc naturel marin de Mayotte, la création du Parc naturel marin des Glorieuses permettra de protéger  110 000 km²  d’un seul tenant.

Les Îles Éparses

Découvertes fortuitement par des navires marchands européens sur la route des Indes, les Îles Éparses n’ont jamais été durablement colonisées par l’Homme et constituent aujourd’hui des réserves naturelles à accès restreint.

Depuis 1973, ces îles ne sont habitées que par des détachements de militaires sur Europa, Glorieuses, Juan de Nova. Ces militaires assurent une “présence complémentaire permanente” dans le cadre de la mission de protection des territoires français échouant aux forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI).

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Groupe de militaires dans les Îles Éparses © Benoît Gysembergh

 

La présence militaire sur les éparses contribue à l’affirmation de la souveraineté française dans le sud de l’Océan Indien. Les conditions de vie sur ces îles sont rudes pour les personnels en mission. Les relèves s’effectuent tous les 45 jours grâce à un Transall de l'armée de l'air ou grâce au passage exceptionnel du Marion Dufresne. Chaque jour, les militaires surveillent le littoral à la recherche d’éventuels anomalies et se font « éco-gardes » en ramassant les détritus ramenés sur les plages par la marée ou, surtout, en procédant au comptage quotidien des traces de tortues, qui viennent nombreuses pondre sur les plages de l’île. Ils effectuent des « patrouilles tortues », c'est-à-dire qu’ils relèvent les traces des tortues venues pondre dans la nuit sur les plages, données qui seront transmises ensuite à l’observatoire Kélonia de Saint-Leu et permettront de suivre l’évolution de cette population.

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Drapeau des Taaf sur l'île Grande Glorieuse © Serge Gélabert

 

Depuis le rattachement des Îles Éparses aux TAAF, les collectionneurs peuvent se faire envoyer du courrier qui sera affranchi du tampon et de timbres des TAAF. Les timbres (format 53x42mm) ont été réalisés à partir de photographies prises par Lucia Simion lors de la rotation logistique du Marion Dufresne dans les Îles Éparses en avril-mai 2009. Ce carnet contient 16 timbres à validité permanente pour l’acheminement d’une lettre de moins de 20 grammes. Les sacs postaux sont acheminés tous les quarante-cinq jours environ, au rythme des relèves des militaires et des scientifiques qui assurent la présence de la France dans ces îles. À endroits rares, timbres rares !