Parcours de l'exposition Baleinopolis

Exposition présentée du 28 septembre 2019 au 7 juin 2020.

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Exposition Baleinopolis. Photo : Philippe Ruault © Studio Gang

À l’aide de bornes tactiles installées tout au long du parcours, les visiteurs découvrent de nombreux témoignages d’experts sur les baleines à bosse, les cachalots, les orques et les dauphins.

Le saviez-vous ?
Il existe 89 espèces de cétacés qui se distinguent par leur taille, leur anatomie, leurs couleurs, leurs habitats...

Partie 1 : Quels sont les modèles des sociétés des cétacés ?

Pour assurer leur survie, ces différentes espèces de cétacé ont développé leur propre stratégie de vie en société et s’organisent pour les activités essentielles telles que la reproduction, l’alimentation ou encore les déplacements.

Mis à part pour satisfaire les activités vitales, les liens sociaux entre les baleines à bosse sont assez lâches, seule la relation entre la mère et son baleineau est stable, ces derniers restant un an ensemble. À l’inverse, les orques évoluent au sein de groupes familiaux, la mère garde ses petits tout au long de sa vie.

Les dauphins ont, quant à eux, des groupes plus petits, allant de deux à une dizaine d’individus. Leur groupe est basé sur le système fusion-fission, c’est-à-dire qu’ils vont s’assembler à d’autres groupes puis s’éloigner, en fonction de leurs activités.

Enfin, les cachalots femelles restent dans les eaux tempérées où elles gardent leurs petits pendant que les grands mâles vont s’alimenter dans les eaux froides et ne reviennent dans ces communautés de femelles que pour se reproduire.

Les témoignages d’experts

Phil Clapham, directeur du National Marine Mammal Lab's Cetacean Assessment and Ecology Program (Seattle, USA), explique la différence qu’il peut y avoir entre un groupe social de baleines à bosse, d’orques ou de cachalots. On y apprend notamment que les baleines se transmettent toutes sortes d’informations et de marqueurs culturels : chants, techniques de chasse, déplacements sur les routes migratoires.

Denise Herzing, fondatrice et directrice de recherche du Wild Dolphin Project (Florida,USA) est spécialisée dans l’étude des comportements naturels et de la communication des dauphins tachetés de l'Atlantique. Elle travaille sur la mise au point d'un ordinateur capable de traduire les sifflements des dauphins en sons humains et communique avec eux grâce à une tablette munie d'un haut-parleur. Une expérience étonnante !

 

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Mère-baleineau baleine à bosse © Cetamada

Le saviez-vous ?
Les baleines à bosse sont des mysticètes, elles n’ont pas de dents mais des fanons. Ce sont des lames cornées souples qui permettent de filtrer l’eau de mer pour y recueillir leur nourriture.

Partie 2 : Pourquoi les cétacés vivent-ils ensemble ?

Si ces mammifères vivent ensemble c’est parce qu’ils sont plus forts ainsi. Ces regroupements, échanges de services et autres collaborations sont essentiels pour leur survie. Cette vie en communauté est l’une des caractéristiques marquantes de ces quatre espèces mais chacune n’a pas recours à ces rassemblements pour les mêmes raisons.

Les orques par exemple, sont des cétacés très soudés pour chasser de manière plus efficace quand les dauphins, grégaires, renforcent la cohésion du groupe en jouant et en se sociabilisant.

En s’associant, les cachalots augmentent, quant à eux, leurs chances de reproduction grâce à des « clans de célibataires ». Les femelles cachalots ont mis en place un système de « nurseries » pour la chasse : quand certaines descendent en profondeur pour se nourrir d’autres restent en surface assurer la sécurité des plus jeunes.

Tous ces moments passés ensemble développent leurs capacités à échanger et communiquer d’innombrables informations sur le milieu où ils vivent, sur ses ressources et ses dangers.

Les témoignages d’experts

Charlotte Curé, chercheur au laboratoire Cerema (Strasbourg, France), est spécialisée en communication acoustique. Elle dévoile ici comment les différentes espèces réagissent à la diffusion d’émissions sonores que ce soit pour se protéger des prédateurs ou pour s’alimenter.

Sally Mizroch, chercheur au National Marine Mammal Laboratory (Seattle, USA), s’intéresse aux déplacements des cachalots. Sur de très grandes distances, ils suivent les mouvements des grands calmars, leur nourriture privilégiée.

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Cachalot avec son petit © Fabrice Guerin

Le saviez-vous ?
Les cachalots sont les plus grands cétacés à dents. Les mâles mesurent en moyenne 12 à 18m à l’âge adulte et pèsent entre 20 et 70 tonnes. Ils ont le plus lourd cerveau (8kg) des espèces vivantes sur Terre.

Partie 3 : Comment les cétacés structurent-ils leur société ?

Les sociétés de cétacés ne sont pas apparues sur Terre telles que nous les connaissons aujourd’hui. Elles se sont structurées progressivement, de génération en génération, par l’héritage, la culture, l’apprentissage et l’évolution de leur environnement.

Sauts, frappes de nageoires, chants, cris... La communication des cétacés passe par de nombreux signaux qui leur sont propres et que les scientifiques ont progressivement appris à décrypter. Ces outils sensoriels constituent une véritable culture que chaque petit cétacé reçoit de ses parents et/ou de ses congénères par interaction ou par imitation.

Les techniques de chasse se transmettent aussi : lobtail hunting chez la baleine à bosse, utilisation d’une éponge chez les dauphins, échouage partiel chez les orques…

Les témoignages d’experts

Alex Zerbini, chercheur au National Marine Mammal Laboratory (Seattle, USA) présente les balises Argos qu’il a développées et mises au point pour pouvoir suivre ces grandes baleines dans leurs longs périples migratoires.

Ellen Garland, chercheur au Scottish Oceans Institute (St Andrews, UK) et spécialiste dans la communication acoustique des cétacés dévoile que les groupes partagent un certain nombre d’unités sonores. Elle parle de « transmission culturelle ».

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Saut des Dauphins en surface © Joël Detcheverry

Le saviez-vous ?
Les baleines à bosse ont une technique de chasse très particulière. Elles créent des rideaux de bulles pour piéger les bancs de poissons. Mais les scientifiques ont noté l’apparition d’une nouvelle technique de chasse, consistant à taper avec la nageoire caudale pour effrayer les poissons. Ces derniers se regroupent en banc, et la baleine peut alors plus facilement engloutir l’ensemble. C'est le lobtail hunting.

Partie 4 : Comment les activités humaines impactent-elles les sociétés des cétacés ?

Jeux de nage partagés avec des dauphins, nageoire de baleine qui se replie au passage d’un plongeur... société humaine et sociétés de cétacés ne sont pas si étrangères l’une à l’autre.

Pourtant, les activités humaines influent sur les cétacés, à différents niveaux : de perturbations mineures jusqu’à leur destruction. Des règlementations existent actuellement pour protéger leur population et leur environnement et de nombreuses institutions et organisations œuvrent aujourd’hui pour la conservation des océans et la protection des cétacés.

Ici, l’exposition présente à travers de nombreux témoignages d’experts des solutions pour que les citoyens de l’océan survivent à la multiplicité des activités humaines : développement de programmes de conservation et de régulation des activités économiques en mer, réduction de la consommation de plastique, gestion des nuisances sonores sous-marines… qu’il s’agisse d’activités à une échelle individuelle ou globale, il est urgent d’agir !

Les témoignages d’experts

Yulia Ivashchenko, chercheur au National Marine Mammal Laboratory, donne les résultats importants de son étude sur la chasse à la baleine industrielle au 20e siècle. Ces derniers permettent de mieux comprendre comment ces cétacés ont été décimés au siècle dernier et l’urgence de mettre en place un moratoire international.

Hélène Peltier, chercheur au laboratoire Pelagis (La Rochelle, France) travaille pour le réseau national d’échouage. Elle détaille les différentes causes possibles expliquant les échouages et explique la méthode à suivre lorsque l’on découvre un cétacé échoué sur une côte.

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Baleinopolis - Cachalots Photo Francois Sarano
Cachalots. Photo Francois Sarano.