Barcoding à l'Aquarium

Derrière ce titre, un projet pédagogique original mis en place avec 3 lycées parisiens. L'analyse génétique des poissons de l'Aquarium au service de la pédagogie.

Les analyses génétiques par PCR (Polymerase Chain Reaction) sont maintenant faciles à effectuer. Elles permettent d'analyser les traces d'ADN et de les associer à des échantillons déjà analysés, ce qui permet d'identifier l'espèce.

À l'Aquarium tropical, ces analyses effectuées sur nos poissons permettent de préciser leur espèce, et même dans certains cas leur provenance géographique car le patrimoine génétique d'une même espèce varie légèrement selon les origines géographiques de ses individus.

Un projet pédagogique innovant

L'Aquarium tropical et ses partenaires, Science à l'Ecole et le Museum national d'Histoire naturelle, ont proposé à trois lycées parisiens de créer un projet pédagogique d'étude de certains poissons.

À partir d'échantillons congelés de poissons décédés naturellement, il a été proposé aux élèves de 1ère STL et 1ère S de procéder aux analyses afin de répondre aux questions suivantes :

  • quelle est l'espèce de l'animal étudié ?
  • correspond-elle à l'espèce indiquée sur l'inventaire ?
  • peut-on préciser son origine géographique ?
  • s'agit-il d'une nouvelle espèce ?

Science à l'école a mis en place un programme d'analyses génétiques dans les établissements scolaires, appelé Génome à l'école. Le prêt de matériel permet aux élèves de réaliser des analyses sur le peuplier noir et de les comparer entre elles.

Les poissons de l'Aquarium tropical ont fourni un nouveau support pour le programme Génome à l'école.

Retrouvez sur cette page la description du projet Barcoding moléculaire au lycée Elisa Lemonnier, mené de 2018 à 2020

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Barcoding à l'Aquarium © Gabriel Picot / EPPPD

Des résultats étonnants

Des analyses ont été menées sur une trentaine de poissons d'espèces différentes. Les résultats ont montré que pour la plupart des espèces, l'identification visuelle par l'équipe de l'Aquarium et les analyses génétiques concordaient bien.

Mais quelques différences ont été constatées, parmi lesquelles :

  • Un spécimen n'était déterminé qu'au niveau de sa famille Platycephalidae. L'étude a permis de déterminer son genre Cymbacephalus et même son espèce C. nematophtalmus.
  • Un spécimen de Chaetodontoplus avait été classé dans l'espèce C. duboulayi. Mais les analyses génétiques ont montré qu'il s'agissait en réalité de Chaetodontoplus meredithi. Une erreur probablement due à la grande ressemblance entre ces deux espèces.
  • Les analyses d'un spécimen de Bagrus bajad montrent qu'il est très proche génétiquement des B. bajad vivant au Nigéria, et diffère de ceux vivant en Egypte. Notre Bagrus bajad provient donc du Nigéria.

En revanche, aucune nouvelle espèce n'a encore été trouvée dans les bacs de l'Aquarium tropical... pour le moment !