Présentation des îles

La Réunion

Découverte au début du XVIème l’île de la Réunion passe sous autorité française à partir de1638. Située au sud-ouest de l’Océan Indien, dans l’archipel des Mascareignes, elle porte le statut de département français d’Outre-mer depuis le 19 mars 1946. L’île a été peuplée par vagues successives. Ses premiers habitants étaient des colons français accompagnés de leurs serviteurs malgaches.
Apparue il y a 2 à 3 millions d’années, la Réunion qui représente une superficie totale de 2512 km² est le résultat de l’activité d’un volcan sous marin. Un volcan sous marin, lorsqu’il entre en activité, donne naissance à une île qui se déplace au fil des années, suite au mouvement des plaques qui composent la croûte terrestre. L’île Rodrigues, l’île Maurice et La Réunion forment par exemple une ligne d’îles volcaniques nées à partir du même volcan sous-marin. La Réunion est l'un des plus hauts massifs volcaniques de la planète ; elle est formée de deux massifs, un massif lié à un volcan éteint, le Piton des neiges et un massif plus récent au sommet duquel se trouve un volcan actif, le Piton de la fournaise. Autour des côtes ouest de l’île, des récifs coralliens discontinus (25 km au total) se développent et hébergent une faune et une flore très riches. La jeunesse des récifs de La Réunion les rendent particulièrement fragiles aux agressions naturelles ou humaines.
Les récifs coralliens jouent un rôle très important pour la population de l’île, puisqu’ils génèrent une forte activité économique en lien avec le tourisme et la pêche. Afin de protéger cette richesse, La Réunion s’est dotée en février 2007 d’une Réserve Naturelle Nationale Marine. D’une superficie de 35 km², la réserve intègre 80% des récifs coralliens de l’île et la plupart des activités liées à la mer ; elle témoigne d’une prise de conscience à l’égard de l’importance d’un patrimoine naturel marin extrêmement menacé.

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Grand Bassin - La Réunion © Olivier Claudel

 

Mayotte

Mayotte, la plus ancienne île de l’archipel des Comores (apparue il y environ 8 millions d’années) est située au nord-ouest de Madagascar. Depuis le 31 mars 2011 l’île d’une superficie de 374 km2 est officiellement devenue le 101ème département français.
Mayotte est constituée de deux îles principales : Grande Terre d’environ 40km de long et 20km de large, Petit Terre (ou Pamandzi) ainsi que de 18 îlots épars dans le lagon. Une barrière récifale de 197 km de long enserre les îles et délimite un lagon connu pour être l’un des plus grands du monde (1 100 km²). Dans le secteur sud-ouest, un affaissement secondaire du récif a créé une double barrière. Les récifs coralliens de Mayotte soutiennent une activité de pêche artisanale essentielle à l’alimentation de la population locale et font donc l’objet d’enjeux socio-économiques importants.
L’île présente une grande diversité de milieux où la vie s’est développée. La flore de Mayotte apparaît comme l’une des plus riches du monde en nombre d’espèces endémiques (qui ne vivent que sur cette île). La mangrove de Mayotte est un lieu de préservation pour de nombreuses espèces de plantes, de poissons ou d’oiseaux dont certaines ne sont observables que dans cette région du globe. La mangrove de Mayotte est par exemple le lieu de refuge du poisson "périophtalme".
Le lagon de Mayotte abrite également une riche biodiversité : deux espèces de tortues (la tortue verte et la tortue imbriquée) s’accouplent dans le lagon avant de pondre sur les plages. Une vingtaine d’espèces de mammifères marins fréquentent régulièrement les eaux de l’archipel : parmi les espèces les plus menacées on trouve la baleine à bosses, présente de mai à octobre lors de sa période de reproduction, et le dugong.
Après un long processus de concertation, un Parc Naturel Marin, le premier d'outre-mer, a été inauguré en 2010. Il s’étend sur près de 68 381 km² (représentant toute la surface de la Zone Économique Exclusive). L’objectif est de préserver la biodiversité marine et les activités maritimes qui font la richesse de Mayotte.

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Mayotte © Conservatoire du littoral

 

Les Îles Eparses

Les Îles Éparses sont un ensemble d’îles coralliennes. Elles constituent depuis février 2007 le cinquième district des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). Ces îles, quasi inhabitées, classées en réserves naturelles depuis 1975, sont considérées comme des sanctuaires de la biodiversité et peuvent donc être utilisées comme références pour le suivi de l’évolution des récifs coralliens et des espèces qu’ils abritent. De par leur situation géographique, ces îles ont aussi un grand intérêt pour la coopération régionale dans l’Océan Indien et pour la gestion des pêcheries.

Europa est la plus grande des îles éparses, elle est la seule à disposer d’une végétation quasi intacte.
Au XVIème siècle, l’intense navigation dans le canal du Mozambique, sur la route des Indes, indique une probable découverte d’Europa à cette époque là. En décembre 1774, les membres de l’équipage du navire Europa lui donnèrent le nom de leur vaisseau.
Comme la plupart des Îles Éparses, Europa est inhospitalière pour l’Homme. Dépourvue d’eau douce et peuplée de nuées de moustiques, les conditions de vie y sont difficiles. Les premiers colons français, les Rosiers, se sont installés sur l’île à partir de 1860 avec quelques animaux (cabris, lapins et poules) retournés à l’état sauvage depuis le départ de leurs propriétaires. Plus tard, il semble que de nouveaux colons furent à l’origine de la plantation de sisal de l’île. Lorsqu’en 1923, le docteur Poisson fit une escale sur l’île, il n’y avait plus personne. L’île hébergea vraisemblablement des naufragés au cours de la Seconde Guerre Mondiale.
Avec 13 espèces d’oiseaux différentes dont 2 sous-espèces endémiques, la faune d’Europa est variée, on y rencontre des colonies importantes d’oiseaux de mer (frégates, fous, sternes). L’île est l’un des principaux sites mondiaux de ponte des tortues vertes. Un lagon représente un cinquième de l’île et est bordé par une mangrove de palétuviers.

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Une large partie de l'île d'Europa est une mangrove © Benoît Gysembergh
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île d'Europa © Benoît Gysembergh

Bassas da India est un atoll en formation, totalement submergé à marée haute, composé d’une barrière de corail circulaire. Ainsi, presque invisible, l’île représente une zone très dangereuse pour les navires comme en témoignent les nombreuses épaves qui encerclent ses côtes.

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Bassas da India © Marine Nationale

 

Juan de Nova est une île en forme de croissant. Cette île est protégée par un vaste lagon et une barrière corallienne. Elle est composée de collines rocheuses (beach-rock) et de dunes de sable pouvant atteindre 12 m de hauteur. Sa découverte en 1501 est attribuée à un noble galicien prénommé Juan de Nova, amiral au service du roi Manuel Ier du Portugal. Il l’aurait découverte lors d’un voyage sur la route des Indes. Cependant, en raison de l’exiguïté de son territoire, cette île ne suscita pas tout de suite l’intérêt des puissances coloniales et hébergea probablement des pirates durant plusieurs années.
Il semble que des pêcheurs et des ramasseurs d’œufs en provenance de Madagascar avaient l’habitude d’y séjourner plusieurs mois dès 1898. Vers 1900, la location de l’île est octroyée à un français pour 20 ans. Celui-ci est à l’origine de certaines modifications sur l’île : construction d’habitats, création d’un jardin potager, mise en culture d’un terrain de 3,5 ha, plantation d’arbres fruitiers, de cocotiers et exploitation du guano. Le guano (fiente d’oiseau utilisée comme fertilisant) est très présent sur l’île, ce qui explique que Juan de Nova ait été très marquée par l’intervention humaine. L’homme y a également introduit de nouvelles espèces végétales comme le filao, ou le cocotier. La faune aviaire de l’île est riche, Juan de Nova abrite par exemple la plus grande colonie de sternes fuligineuses de l’Océan Indien.

 

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Juan de Nova © Benoît Gysembergh
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Juan de Nova © Benoît Gysembergh

L’archipel des Glorieuses se compose de deux îles coralliennes : la Grande Glorieuse et l’île du Lys, ainsi que de deux petits îlots annexes : les roches vertes et l’île aux crabes. L’archipel semble avoir été découvert par les navigateurs se rendant aux Indes au début du XVIème siècle. C’est en 1879 qu’Hippolyte Caltaux accoste sur cet îlot qu’il nommera par la suite « Glorieuses », probablement pour perpétuer dans l’Océan Indien le souvenir de la révolution française de 1830.
A marée basse, les îles sont reliées entre elles par des bancs de sable. Aux Glorieuses la faune est surtout représentée par des oiseaux marins et des sternes ; la flore se compose essentiellement de cocotiers et de filaos importés par les rares colons de l’île.

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Cocoteraie abandonnée depuis plus de cinquante ans et végétation de la Grande Glorieuse © Benoît Gysembergh
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Grande Glorieuse © Benoît Gysembergh

Tromelin fut découverte en 1722 par un vaisseau de la Compagnie des Indes. Cette île corallienne sans relief, balayée par les cyclones présente des conditions de vie très rudes. La flore y est assez pauvre et la faune de l’île est essentiellement constituée de bernard-l’ermite, d’oiseaux marins, et de tortues. L’histoire de Tromelin est marquée en 1761 par le naufrage de l’Utile qui obligea 60 esclaves à survivre sur l’île en attendant l’hypothétique venue d’un navire. Ce ne sera qu’après 15 ans d’oubli, que le chevalier de Tromelin, qui donnera son nom à l’île, viendra récupérer les seuls huit esclaves survivants.

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Tromelin © Benoît Gysembergh
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Tromelin © Benoît Gysembergh

Les Relations internationales

La position géographique de ces îles permet à la France de marquer sa présence jusque dans l’Océan Indien. Avec les Îles Éparses, la Réunion et Mayotte, la France contribue aux actions de coopération régionale dans divers domaines comme la pêche, la biodiversité, ou la recherche scientifique.
Les Éparses génèrent 422 400 km² de zones économiques exclusives (le double de la ZEE de la métropole). L'administration des Taaf s'est engagée dans un processus novateur de gestion durable des pêcheries dans ces eaux.
L'objectif est d'assurer la pérennité de cette activité socio-économique importante et la préservation des espèces.