Les poissons d'eau douce de Wallis et Futuna
Dans le cadre de « 2011, Année des Outre-mer », l’Aquarium de la Porte Dorée présentait une exposition-dossier consacrée à la colonisation des eaux douces de Wallis et Futuna par les poissons.
Cette exposition, conçue avec le Muséum national d’Histoire naturelle et la Société Française d'Ichtyologie, occupait un espace d'une centaine de m² où sont présentés une douzaine de panneaux thématiques et un film consacré aux recherches menées sur ces poissons très particuliers.
Bien que petit par sa surface (215 km²), l'archipel de Wallis et Futuna est original pour ses trois rois au sein de la République, sa persistance des coutumes comme la cérémonie du kava et son artisanat comme le tapa qui se distingue par son authenticité et sa remarquable qualité.
Tout aussi originale est sa faune d’eau douce, avec, pour Futuna, ses gobies à ventouse (dont 4 espèces qui ne se trouvent qu’à Futuna et nulle part ailleurs) et, pour Wallis, ses anguilles énigmatiques du lac Lalolalo.
Wallis et Futuna sont d’anciens volcans sortis de l’océan, il n'y a que quelques millions d’années. Les espèces d'eau douce qui y vivent viennent donc nécessairement de l'océan. Leur cycle de vie comporte encore une phase marine obligatoire.
Une colonisation originale des eaux douces des îles océaniques a été mise en place par des organismes aussi différents que les crustacés, les mollusques ou les poissons. Les différentes espèces pondent en eau douce, les larves dévalent rapidement vers la mer où elles vivent une phase planctonique, de durée variable suivant les espèces, puis retournent vers les rivières où elles grossissent et se reproduisent.
L’arrivée des larves aux embouchures des rivières est l’objet d’une pêche artisanale intense dans de nombreuses îles de l’océan Indien (les « bichiques » pour la Réunion) et du Pacifique (« les ina’a » pour la Polynésie française).
Un enjeu majeur des années qui viennent sera la gestion de l’eau et des milieux associés. Les populations des animaux peuplant les eaux douces sont limitées et très fragiles car elles doivent effectuer, pour la majorité des espèces, deux migrations pour assurer leur cycle biologique, une première vers l’aval, à l’état larvaire, une seconde vers l’amont, à l’état de juvéniles.
La collectivité territoriale de Wallis et Futuna a la responsabilité de leur maintien par la gestion de la qualité des estuaires, du déboisement, de la construction de barrages et de l’installation de captages d’eau.