Rencontres sauvages
Pendant 40 ans, non content de sillonner les mers du globe, notamment pendant 13 ans à bord de la Calypso du Commandant Cousteau, puis 7 ans au côté de Jacques Perrin pour le tournage du film ΩCEANS, François Sarano, océanologue, plongeur émérite mais également remarquable dessinateur a patiemment remplis des dizaines de carnets de plongée et pris des centaines de photos des fonds marins.
« Rencontres sauvages », exposition conçue et réalisée par François Sarano est le fruit de ces quarante années de recherches et de passion. Chaque croquis scrupuleusement annoté, au delà de son évident intérêt scientifique fourmille d’anecdotes, d’émotions que François Sarano nous invite à partager. Il nous offre là l’insondable beauté des océans, les rencontres bouleversantes avec les animaux sauvages, la merveilleuse perfection des fonds sous-marins.
Mais toute une vie passée à observer les océans oblige malheureusement à faire le constat de la dégradation de notre environnement et la mise en péril de ce que François Sarano nomme le dernier grand territoire sauvage de la planète.
Réalisation graphique de l’exposition : Marion Sarano
François Sarano est docteur en Océanologie, plongeur, conseiller scientifique, il a partagé l’aventure de la Calypso aux côtés du Commandant Jacques-Yves Cousteau pendant 13 ans.
François Sarano est président fondateur de l’association de protection de l’environnement marin Longitude 181 Nature, auteur de la Charte Internationale du Plongeur Responsable dont l’objectif est la protection du milieu marin et le partage équitable de ses ressources.
Il a également été plongeur, conseiller scientifique et co-scénariste du film ΩCEANS et de la série télévisée de 4 épisodes de 52 minutes Le Peuple des océans, réalisée par Jacques Perrin et Jacques Cluzaud (Galatée Films).
Comment vous est venue cette idée de carnets de croquis ?
J'aime comprendre et partager les merveilles de la nature. En décrivant les explorations de la Calypso, j'ai voulu apporter un contenu scientifique en m'appuyant sur des observations solides mais il n'existait pas d'outils sur lesquels les consigner. J'ai donc fabriqué une ardoise immergeable utilisable en plongée. Les informations sont ensuite reportées sur des feuillets qui constituent mes carnets de plongée. Ils n'étaient pas destinés à être publiés : ce sont mes compagnons de route, ils contiennent ma vie à bord.
Est-ce une pratique courante ?
Pas vraiment. Peu de plongeurs prennent des notes sous l'eau, moins encore en font des carnets d'observations. C'est un travail lourd, surtout lorsque les plongées se succèdent rapidement.
Quel est l’intérêt de ces carnets ?
Leur élaboration force à être attentif, à regarder avec acuité, à s'interroger en permanence.
Certaines de ces observations ont été publiées dans des revues scientifiques mais c’est avant tout un témoignage.
Comment procédez-vous ?
La nécessité d’une restitution la plus juste et la plus précise implique de plonger et regarder différemment, en procédant ainsi je trouve ce qui est inattendu dans ce qui est connu. Je crois également beaucoup en la méthode, il me faut les éléments pour raconter une histoire, chaque plongée équivaut à 4 feuillets : les croquis et 3 pages de notes. Ce sont des heures de travail et de questionnements.
Je compare parfois ces carnets à un tableau impressionniste, chaque observation en soi est comme une tache de couleur mais additionnées sur quarante années, cela devient un tableau que je peaufine et précise continuellement. C'est un bonheur de revivre grâce à ces notes les rencontres bouleversantes que l'Océan nous offre et de les partager !
extrait d'un interview de François Sarano
Association Longitude 181 NATURE
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