Qu'est-ce qu'un récif corallien ?
Un récif corallien est un édifice sous-marin construit par des animaux, les polypes des coraux scléractiniaires (au squelette calcaire dur), qui fabriquent leur squelette à partir de carbonates et de calcium présents dans l’eau de mer.
Les coraux durs forment les récifs les plus connus, c’est la multiplication incessante de ces polypes et la croissance permanente de leur squelette calcaire qui permet l’édification de colonies coralliennes. Chaque espèce de corail bâtit son squelette à sa manière, d'où l'extraordinaire variété de formes chez les coraux durs. L'éventail est large, et, pour compliquer la chose, la même espèce croît de façon différente selon les conditions environnantes : vagues, courants marins, lumière et lutte pour l'espace vital sur le récif.
Les polypes possèdent un corps cylindrique surmonté d’une bouche et des tentacules urticants qui leur permettent de capturer leurs proies (le plancton) pour se nourrir. Ce mode d’alimentation n’apporte au polype que 30% de l’énergie qui lui est nécessaire pour survivre, le reste lui est apporté par des algues microscopiques (les zooxanthelles) qui vivent dans ses tissus. Cette collaboration entre micro-algues et polype est appelée la symbiose. Comme les plantes, les zooxanthelles produisent, par photosynthèse, des sucres simples et de l'oxygène qui sont utilisés par les coraux, et permettent la production du carbonate de calcium, en contrepartie le corail fournit du dioxyde de carbone aux zooxanthelles. Les pigments des zooxanthelles sont à l'origine de la couleur des coraux.
Les coraux constructeurs de récifs sont de formes très variées. Cette diversité dépend de l’espèce mais aussi de l’environnement dans lequel vit la colonie considérée.
- le corail branchu : avec de nombreuses ramifications
- le corail massif de forme arrondie
- le corail en lamelles horizontales : présente des laques étagées pour capter la lumière disponible dans les zones calmes et peu éclairées
Les récifs coralliens peuvent être de différentes formes :
- des récifs frangeants qui bordent les côtes
- des récifs barrières séparés de la côte par un lagon
- des atolls qui sont des récifs annulaires de haute mer
- des bancs récifaux qui sont des édifices coralliens construits en pleine mer sur un haut fond
L’écosystème récifal est avec les forêts tropicales l’écosystème le plus riche en biodiversité et le plus productif de la planète. En effet si la surface des récifs coralliens ne représente aujourd’hui que 0,2% des océans, on estime qu’ils abritent 25% des espèces marines vivantes. Leur préservation est donc très importante mais difficile car les récifs coralliens sont des milieux extrêmement sensibles aux variations de température, de salinité, ou du taux de pollution et ils sont bien souvent menacés par les conséquences des activités humaines et du réchauffement climatique.
La couleur des coraux est due en grande partie aux pigments des algues microscopiques qui se trouvent dans les tissus. Lorsque les algues sont expulsées des tissus le corail devient blanc, c’est ce que l’on appelle "le blanchissement de coraux", ce phénomène peut affecter tout un récif.
Le blanchissement est sûrement dû à une augmentation de la température, à des maladies ou à des changements de salinité. Ce phénomène est irréversible, c’est alors la mort du corail. La mort du corail va perturber tout l’écosystème environnant.
L’étoile de mer (Acanthaster planci), dite aussi « coussin de belle mère » est une autre menace. Très dévastatrice, elle ravage les récifs coralliens en mangeant et tuant presque tout les coraux. Heureusement les invasions se ralentissent spontanément et le récif peut se régénérer. La taille des coussins de belle-mère peut aller d'un diamètre de 25-30 cm en moyenne jusqu’à 80 cm. Ces étoiles de mer se nourrissent des ramifications de coraux de type Acropora. Les étoiles étouffent le corail, puis sécrètent des enzymes qui dégradent le tissu corallien, ensuite le corail est transporté au moyen de cils vers les organes digestifs. Ce processus dure environ 5 heures. L’étoile de mer ne laisse à son terme que le squelette calcaire du corail.
Outre leur intérêt écologique, les récifs coralliens et leurs milieux jouent un rôle social, économique et culturel majeur :
Les récifs et leurs écosystèmes constituent la principale source de nourriture pour beaucoup d’insulaires. Ils sont aussi d’un grand intérêt pour le domaine pharmaceutique. De nombreuses îles ne doivent leur existence qu’aux récifs comme c’est le cas pour les quelques 400 atolls du monde. Par ailleurs, les coraux forment un rempart naturel contre la violence de la mer et notamment des cyclones.
Enfin, ils offrent les plus beaux paysages de tout le monde sous-marin ; ils sont par conséquent le support d’activités touristiques et de loisirs essentiel à l’économie de certains pays.