Toutes vos questions sur l'Aquarium
Vous vous posez des questions sur la vie à l’Aquarium ? Cette rubrique est faite pour vous. Et si vous ne trouvez pas la réponse à votre interrogation, écrivez-nous !
Depuis sa création en 1931, l’Aquarium tropical est sous la tutelle de l’État. Il n’a jamais été administré par un organisme privé ce qui lui permet de développer un projet scientifique et culturel qui repose exclusivement sur la sensibilisation et la préservation des espèces. Il est d’abord un outil pédagogique au service de la connaissance et de la recherche. Il a une mission de service public ce qui justifie sa politique tarifaire abordable et la gratuité pour les moins de 26 ans.
Aujourd’hui, l’Aquarium tropical est l’une des composantes de l’Établissement public du Palais de la Porte Dorée. À ce titre, l’ensemble de ses activités ou résultats sont présentés au Conseil d’administration et à l’ensemble de ses tutelles notamment ministérielles.
La réglementation française sur les aquariums est l’une des plus strictes d’Europe. Elle tient compte à la fois du bien-être des animaux et de la sécurité des visiteurs ou du personnel en contact avec les espèces. L’arrêté du 25 mars 2004 fixe les règles de fonctionnement et les caractéristiques générales des installations des établissements zoologiques dont fait partie l’Aquarium tropical.
L’Aquarium tropical est régulièrement contrôlé par les services vétérinaires départementaux. Ce sont des visites surprises pour vérifier que toutes les normes sont bien respectées.
Chaque aquarium compte dans ses rangs une personne dite « capacitaire ». C’est le préfet de région qui délivre nommément ce certificat de capacité sur conseil d’une commission nationale composée d’experts. Sans capacitaire, pas de présentation possible au public !
À l’Aquarium tropical, c’est Charles-Edouard Fusari, le directeur qui est le capacitaire. Il est aidé par une équipe d’aquariologistes qui l’épaulent au quotidien pour veiller au bien-être des animaux. Les espèces présentes à l’Aquarium permettent de sensibiliser à la diversité du monde vivant dans les mers, les lacs et les rivières mais également d’assurer des populations de secours pour des espèces menacées ou disparues à l’état sauvage.
L'Aquarium tropical est engagé dans la protection de la biodiversité, particulièrement pour les poissons d'eau douce menacés d'extinction.
Sur le terrain, à Madagascar, l'Aquarium tropical coordonne un projet de conservation international intitulé « Fish Net » qui permet de sauver des espèces endémiques en voie critique d’extinction comme le Joba Mena.
Au Mexique, l’Aquarium tropical apporte son expertise scientifique et technique pour aider à sauvegarder des espèces de poisson d’eau douce menacés et travailler à la réintroduction d’une espèce éteinte à l’état sauvage, le porte-épée Xiphophorus meyeri.
À l'Aquarium tropical, des "populations de secours" d’espèces menacées dans leur habitat naturel sont accueillies. Ces populations font partie d'un programme européen dirigé par l'Association européenne des zoos et aquariums (EAZA en anglais).
Enfin, sur le volet éducatif, les équipes de l'Aquarium et du Palais de la Porte Dorée déploient des dispositifs pédagogiques pour sensibiliser tous les publics aux enjeux environnementaux et à l'érosion de la biodiversité.
Aujourd’hui, du fait de la dégradation rapide de leur habitat naturel, certaines espèces sont menacées d’extinction. Pour sauver ces espèces d’une disparition définitive, des populations de secours peuvent être constituées si leur taille et cycle de vie sont adaptés à la gestion en captivité (ou gestion ex-situ). Cette démarche de conservation est encouragée par des organisations internationales comme l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ou l’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA en anglais).
Ces populations de secours établies au sein d'institutions zoologiques jouent un rôle crucial dans la conservation des espèces : elles compensent les effets des menaces en soutenant les populations sauvages en déclin ; elles permettent de gagner du temps lorsque la situation devient critique et en attendant que des actions de conservation plus large se mettent en place ; elles peuvent être réintroduites dans la nature dans le cadre de programmes de restauration.
À l’Aquarium tropical, les populations de secours sont principalement pour des poissons d’eau douce de Madagascar et du Mexique comme le Rheocles vatosoa (en danger d’extinction) ou le Cyprinondon alvarezi (éteint à l’état sauvage).
L’Aquarium tropical compte 85 bacs pour environ 4 400 individus de 350 espèces différentes. 42 espèces menacées (862 individus) trouvent refuge à l’Aquarium et neuf d’entre elles bénéficient d’un programme de reproduction européen pour leur sauvegarde.
Les espèces présentées dans l’Aquarium tropical sont soit reproduites au sein même de l’Aquarium, soit données par d’autres aquariums (en France ou en Europe), soit achetées auprès de structures agréées. La majorité des espèces ou individus notamment d’eau douce sont issus de l’élevage, d’autres prélevés à l’état sauvage.
L’acquisition de tous les spécimens se fait dans le cadre réglementaire de la convention de Washington qui régule le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction.
L'Aquarium tropical tient un registre détaillé pour chacun de ses 4 400 animaux. Ce document répertorie la date d'arrivée, la provenance, les transferts entre bacs ou vers d'autres institutions, les éventuels traitements médicaux, ainsi que la date de décès. Ce travail rigoureux permet de garantir le meilleur suivi des espèces vivantes sous notre responsabilité. Les informations contenues dans ce registre sont communiquées tous les trois mois au service vétérinaire de la Préfecture de Police.
Les aquariologistes sont des professionnels passionnés, attachés aux espèces et animaux dont ils ont la charge. Le bien-être des animaux est au cœur de leur métier. Ils connaissent les spécimens et y sont attentifs au quotidien. Ainsi, les espèces présentées sont sélectionnées en fonction de la taille des bacs et de notre aptitude à répondre à leur besoins vitaux (volume et qualité de l’eau, décor, nourriture, luminosité, etc.).
Cela dépend ! Chaque espèce a des besoins spécifiques en termes d’espace, en fonction de sa taille, mais aussi de son comportement. Par exemple, certains poissons comme les raies d’eau douce vivent au fond ; dans ce cas, la surface de nage est plus importante qu’un grand volume d’eau. Les hippocampes, quant à eux, nécessitent une hauteur d’eau suffisante pour la reproduction, car la femelle doit avoir le temps de transférer ses œufs au mâle pendant la nage nuptiale verticale. Si la hauteur d’eau est insuffisante, le transfert ne peut pas se faire correctement.
Oui, avec 4 400 individus dont certaines espèces ont des durées de vie de 1 à 3 ans, des animaux meurent à l’Aquarium comme dans la nature (d’autres individus ont plus de 20 ans, comme le dipneuste américain). Il y a aussi des naissances.
Les animaux meurent de vieillesse, parfois de maladie. Les aquariologistes sont formés pour détecter les animaux qui ont un comportement anormal et sont en relation avec des vétérinaires pour promulguer les soins nécessaires.
Avoir des animaux en captivité permet de présenter des espèces aquatiques à tous les publics et de les sensibiliser à la biodiversité des mers, des océans, des lacs et des rivières. La captivité permet également de constituer des populations de secours pour sauver des espèces menacées d’extinction ou qui ont disparu à l’état sauvage.
Enfin, pour avancer sur les conséquences du réchauffement climatique et sur la conservation des espèces menacées, il est indispensable de conduire des travaux de recherche en milieu fermé.
L'Aquarium s'investit activement dans la conservation des coraux. L'Aquarium utilise essentiellement le bouturage pour multiplier les coraux de manière asexuée. Cette méthode permet de reproduire des fragments de corail, assurant ainsi la croissance et la résilience des colonies coralliennes existantes. Cela contribue à maintenir des populations saines et diversifiées au sein de l'Aquarium.
Récemment, l'Aquarium a acquis un nouveau dispositif pour la reproduction sexuée des coraux pour produire de nouvelles générations de coraux, enrichissant ainsi la diversité génétique des populations. Cette technique innovante est particulièrement importante pour la conservation des coraux menacés à l'état sauvage, car elle permet de réintroduire des individus plus robustes et mieux adaptés à leur environnement naturel.
Les bacs et bassins de l’Aquarium tropical ne sont pas adaptés aux requins pélagiques, c'est-à-dire aux espèces de requins qui vivent en pleine eau et nécessitent un vaste espace pour nager en continu.
L'Aquarium tropical collabore étroitement avec des unités de recherche pour mieux comprendre les caractéristiques biologiques et écologiques des animaux et renforcer ainsi leur protection dans leur milieu naturel.
L’Aquarium étudie par exemple la tolérance thermique d'une espèce de crevette, le Caridina multidentata pour prévoir sa capacité à survivre dans des conditions environnementales changeantes et développer ainsi des stratégies de conservation adaptées.
Ces partenariats entre l'Aquarium et les unités de recherche contribuent non seulement à la protection des espèces, mais aussi à l'élaboration de solutions face aux défis environnementaux globaux.
Oui, l’Aquarium tropical via son directeur est membre de l’Union des Conservateurs d'Aquariums français (UCA), de l’Union Européenne des Conservateurs d'Aquarium et de l’Association européenne des zoos et aquariums (au sein du groupe de conseil taxonomique « poisson d’eau douce »). Ces réseaux associatifs permettent de partager des bonnes pratiques et de sensibiliser les pouvoirs publics comme les citoyens à la préservation des écosystèmes aquatiques.
Par ailleurs, l’Aquarium tropical échange régulièrement des connaissances ou des animaux avec d’autres aquariums en France ou en Europe. Enfin, l’Aquarium tropical travaille avec les services vétérinaires du parc zoologique de Paris.
Pour réduire son impact environnemental, l'Aquarium s'engage dans une démarche progressive de modernisation de ses infrastructures techniques, en adoptant des technologies plus durables et moins énergivores.
Par exemple, l'ensemble des systèmes d'éclairage de l'Aquarium a été remplacé par des LEDs. D’autres travaux sont en cours pour moderniser les espaces techniques de l'Aquarium comme l’installation de pompes ou de systèmes de chauffage de l’eau moins énergivore.
Enfin, l’Aquarium a profité des travaux conduits à l’échelle de l’Établissement public du Palais de la Porte Dorée (entre 2020 et 2023) qui ont réduit la consommation d’énergie de 65% par l’installation de nouvelles centrales de traitement d’air et le raccordement au CPCU (Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain).